Les loisirs
Qu’il s’agisse du travail au sein de la famille, de l’activité d’artisanat ou même des travaux sur les grands chantiers, bien souvent le travail n’est pas perçu comme une contrainte par la plupart des peuples qui ne sont pas esclaves. En effet le travail est avant tout perçu comme une activité sociale utile à la communauté dans lequel les membres d’une même cellule agissent ensemble et pour eux sans qu’il existe bien souvent de réelle hiérarchie au sein du groupe. En effet bien que dans les activités d’artisanat il y ait une forme de « maître » ou qu’au sein des grands chantiers il y ait des ingénieurs ou autorités en charge de diriger les travaux, il est assez rare que les personnes aient à effectuer un quota (encore moins au niveau individuel) ou soit contraintes à des horaires précises. Il n’empêche que le travail n’est pas toujours une activité simple et les peuples possèdent de nombreuses activités et occupations récréatives qu’il s’agisse de jeux à proprement parler, de musiques et chants, de danses ou encore la consommation de certaines substances.
Les jeux
On trouve tout un ensemble de jeux de plateaux et de dés utilisés par les différents peuples. Ces derniers peuvent prendre de nombreuses formes laissant plus ou moins de place au hasard et il n’est pas rare qu’un même jeu possède des règles variables selon les peuples, régions voire même entre différents villes et villages. En réalité ces jeux au sens classique du terme sont pour la plupart considérés comme des loisirs réservés soit aux personnes qui ont du temps (riches marchands, nobles etc…) soit sont le plus souvent pratiqués lors de festivités ou dans les périodes creuses. Il existe malgré tout des personnes qui tentent de gagner leur vie par le jeu. Ces personnes sont alors dans la quasi-totalité des sociétés vus d’une manière paradoxale. D’une part on les considère d’un mauvais œil car ne participant pas vraiment aux activités du groupe, ils sont ainsi vus aux même titre que des alcooliques voir comme ayant été maudits. Ainsi les personnes perdant tout au jeu sont souvent traitées avec un profond mépris. Cependant si un joueur arrive à se faire un nom, il est alors paradoxalement traité avec respect puisqu’il est jugé à la fois très compétent dans son domaine et ayant la faveur des dieux. Il est alors sujet à de nombreuses attentions et peut même être recruté pour le service d’une noble famille que ce soit pour enseigner à ses membres comment bien jouer où la représenter lors de tournois.
Au-delà des simples jeux on trouve quelques autres activités pratiquées comme la lutte ou les divers jeux de balles dont le tatchali.
On trouve des auberges dans presque toutes les villes où le commerce est développé et elles sont à ce titre très présentes dans l’empire atlec (beaucoup moins dans les cités zacoaltes). Si le rôle premier de ces auberges est avant tout de fournir aux voyageurs un lieu où se reposer (souvent dans une petite cellule ou un dortoir commun) ; elles sont aussi très appréciées des habitants locaux. En effet les auberges sont des lieux où les habitants de villes ont la possibilité d’aller acheter des plats préparés mais aussi de l’alcool. Il est en revanche rare que les populations locales que l’on laisse ceux qui n’ont pas de chambre manger sur place. Certaines auberges disposent aussi de salles de jeu permettant de parier ou de jouer pour de l’argent. Dans ce cas l’accès à ces salles est souvent soumis à un paiement préalable et le tenancier est libre d’arrêter toute partie. Dans les villes où de nombreuses auberges sont présentes, il arrive souvent que certaines soient réservées à une catégorie de population comme les jeunes célibataires ou les hommes âgés, les membres d’un peuple, les guerriers d’un certain ordre etc… Les activités de ces auberges sont souvent très encadrées par le pouvoir local et leurs dirigeants doivent payer un impôt pour avoir le droit de tenir leur établissement.
Les auberges
Bien que l’on puisse qualifier ces jeux de sports, la notion de sport en elle-même n’existe pas. En effet de son côté le tatchali est avant tout vu comme une activité à forte connotation religieuse et mystique. Bien que sa pratique soit souvent réservée à une élite ou à des joueurs professionnels (même si ce n’est pas toujours le cas), il attire souvent une foule de spectateurs ravis d’assister aux parties. La lutte elle, revêt un aspect très différent puisqu’elle est essentiellement pratiquée par les guerriers ou apprentis dans le but de préparer leurs corps et éventuellement d’apprendre à capturer leurs futurs adversaires. Elle n’est donc pas une activité ludique et on constate même qu’il n’existe pas à proprement parler de tournois de lutte. De manière plus large la notion de tournoi sportif est quasiment absente de la culture des peuples de Catchaluk. Chez les tiguis, les jeunes hommes sont parfois amenés à lutter (parfois à plusieurs) sur un canoé, le dernier restant à l’intérieur de ce dernier étant plus ou moins vu comme le vainqueur. De même, on peut trouver par endroits diverses confrontations à d’autres épreuves comme la sarbacane ou le tir à l’arc que ce soit sur de petits oiseaux ou, comme chez les cutchakans, tenter de décrocher la fleur d’un cactus sans la blesser avec une simple flèche.
Il existe de nombreux jouets et jeux à destination des enfants. Si l’on peut y retrouver des jeux comme l’opulc, l’aw’tul ou le paxotli… on trouve aussi des jouets de diverses natures. Selon les peuples on trouve des poupées en paille, tissu et ou coton ; des figurines articulées en bois, des sifflets à eau reproduisant des bruits d’oiseaux etc… On trouve aussi des figurines d’animaux en bois dotées de roulettes (seule utilisation de la roue). Chez les atlecs, et zacoalt, un jouet commun est le pepeotl, une toupie en bois lancée avec une ficelle. On trouve aussi des billes de céramique utilisés selon diverses règles locales.
Les jouets d'enfants
On trouve ensuite tout un ensemble de « jeux » qui sont souvent liés à des fêtes religieuses et connaissant de nombreuses variantes selon les cultures. Parmi ces jeux on retrouve le jeu du poteau. Ce dernier consiste à escalader un grand poteau pour aller y décrocher un ou plusieurs objets parfois pour la gloire parfois pour obtenir quelque chose. Généralement réservé aux jeunes hommes, l’ensemble des participants tente l’épreuve en même temps ce qui donne lieu à des scènes de lutte parfois violentes. L’objet à décrocher est très variable et il peut s’agir d’un petit sac contenant des aliments, d’une statuette faite à base de pâte d’amarante ou encore d’une simple statuette en bois. Autre jeu festif, le jeu de la bataille de coton consiste à fabriquer de petits sacs que l’on remplit de matières souples de manière à former de petites balles grossières fermées avec une corde. Lors de ce jeu pratiqué par les zacoalts de l’ouest, les jeunes hommes de
différents quartiers peuvent se provoquer en pleine ville en se lançant les balles. Cependant si une jeune femme est touchée elle poursuivra le jeune homme qui l’a fait avec un bâton pour lui donner une leçon. D’autres jeux ont pour but de permettre à des personnes de différents quartiers ou différents villages de s’affronter en toute sécurité comme avec des cannes faites des tiges de maïs ou de roseaux tressés.
Les substances récréatives
Au-delà des alcools, une autre substance souvent consommé est le tabac. Substance très appréciée sa consommation en public est souvent vue comme une marque de dignité et de réussite. Paradoxalement un homme pauvre consommant du tabac sera vu comme une personne arrogante et ce quel que soit son peuple d’appartenance. Le tabac est principalement consommé de deux manières. La plus commune est brut sous forme de feuilles séchées dans des pipes faites de bois, d’os ou en terre cuite. Certaines pipes sont particulièrement travaillées et les pipes des notchapas sont souvent finement sculptées, peintes et ornées de pierres précieuses. Il arrive même que l’on trouve occasionnellement des pipes faites de jade. L’autre manière de consommer le tabac est sous forme de cigares. Les cigares sont alors le plus souvent des roseaux ou autres plantes creuses que l’on bourre à l’aide de feuilles de tabacs séchées, de charbon de bois et de divers aromates comme de la vanille, du cacao moulu etc…
Si l’alcool et le tabac sont les substances les plus consommées il arrive que chez certains peuples notamment certaines tribues oxotllis et les akoutlals mais aussi les noblesses atlec et zacoalt, on consomme diverses plantes et champignons aux effets hallucinogènes. Si en temps normal de telles substances sont réservées aux chamans et aux prêtres, certains individus ont développé un certain goût pour ces plantes et n’hésitent pas à payer une fortune pour s’en procurer. De même l'usage de plantes euphorisante est une chose assez commune lors des célébrations tiguis, cutchakans et iktomis.
Autres activités récréatives
On trouve un grand nombres d’autres activités récréatives comme les chants qui accompagnent de nombreux aspects de la vie qu’il s’agisse de rituels, de la guerre, du travail ou bien des fêtes. Particulièrement variables selon les peuples et les lieux, les chants sont toujours accompagnés de musiques. De même les danses occupent une grande place dans la plupart des sociétés. A ce sujet elles peuvent attirer l’attention du peuple à plus d’un titre car s’il est invité à y participer lors de certaines fêtes, dans d’autres cas il assiste à des danses effectuées par des prêtres notables et guerriers de renom.
Une autre activité récréative liée aux précédentes est la poésie. Surtout pratiquée par les « nobles » ou personnes aspirants à de hautes fonctions, la poésie est un art délicat ayant différentes règles selon les peuples et usages locaux. Au départ simple outils de transmission de la pensée, le pratiquant sera vite amené à savoir composer lui-même ses poèmes et surtout à savoir improviser. En effet la poésie est considérée comme une part intégrante de l’art oratoire et si tous les discours ne sont pas forcément réalisés selon des règles de poésie strictes l’usage de formes imagées, de figures de styles, de formules rhétoriques et de formes ampoulées est particulièrement apprécié surtout par les zacoalts, atlecs et akoutlals. A ce titre des orateurs de renom s’affrontent parfois dans des joutes verbales pour le simple plaisir de l’exercice et ce en présence d’une foule souvent suspendue à leurs lèvres. Généralement la réaction de la foule déterminera le vainqueur et le vaincu. Paradoxalement l’art de la poésie est rarement écrit que ce soit au sein de codex ou sur la pierre car cela est considéré comme lui voler sa substance éphémère. A ce titre un poète qui ferait rédiger ses textes serait considéré comme particulièrement arrogant et on se moquerait de lui car il aurait « peur de perdre son talent » ou « n’aurait plus d’inspiration pour créer de nouvelles choses».
Moins communes mais tout aussi appréciées, les spectacles et activités offerts par les troupes itinérantes sont une distraction très appréciée. Voyageant de villages en villages les troupes itinérantes offrent contre quelques vivres des nombreuses activités récréatives comme des spectacles de jongleurs ou acrobates, montre des créatures étranges ou humains atteints de difformités et font découvrir des objets venus de terres lointaines. C’est d’ailleurs souvent par le biais de ces troupes que les villages apprennent les évènements se passant au-delà de quelques jours de marche de leur lieu de vie et que les évènements les plus importants arrivent aux villages les plus reculés. Dans les villes il n’est pas rare qu’une troupe soit payée par le dirigeant pour offrir gratuitement un divertissement à la population durant quelques jours après quoi une autre troupe prendra la relève et ainsi de suite.